Monday, February 10, 2014

Des exemples de déséconomies externes empruntés à Sotchi 2014

L’organisation des Olympiques de 2014 à Sotchi en Russie a coûté 51 milliards $. Ce coût est ce que les autorités russes ont payé aux entrepreneurs. Est-ce ce qu’il a vraiment pour organiser ces Jeux? Je me sers de cet évènement pour illustrer le concept de déséconomie externe.


 Dans l’article de blogue Jeux Olympiques et Économie, j’ai écrit sur comment les Jeux Olympiques (JO) peuvent être vus comme des évènements économiques. Les gouvernements et entreprises, en choisissant d’organiser ou de promouvoir des JO, prennent des décisions économiques. En effet, construire des sites olympiques et des routes, concevoir de nouveaux produits pour supporters olympiques, sponsoriser les olympiques et faire une enchère pour avoir les droits exclusifs de rediffusion des Jeux dans une région sont tous bel et bien des décisions économiques prises après évaluation de leurs coûts et bénéfices.

Le cout de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2014 à Sotchi s’élève à 51 milliards $. Ce montant représente seulement ce que les autorités russes ont payé aux entrepreneurs pour la livraison des infrastructures olympiques, la construction de nouvelles routes … Il n’inclut pas les dommages subis par la population locale par suite de la violation des droits des personnes et de l’environnement. Ces dommages sont appelés déséconomies externes ou coûts externes. 

Les déséconomies externes sont des coûts involontairement et sans aucune compensation financière subis par certaines personnes comme conséquence de décisions économiques prises par d’autres. Les JO de Sotchi 2014 regorgent de plusieurs exemples de déséconomies externes. En voici quatre.  


Expropriation – Plusieurs personnes vivant aux alentours du site olympique ont été expulses de leurs maisons sans aucune compensation financière. Certains d’entre eux sont devenus des sans abri après la démolition de leurs maisons et les plus chanceux ont été relogés dans de minuscules appartements. Des entrepreneurs locaux ont été contraints à vendre des entreprises lucratives à de très bas prix à des dignitaires russes. 


Décharges à ciel ouvert – En dépit des engagements des autorités russes, les déchets de construction en provenance du site olympique ont été jetés dans le parc nation de Sotchi. Cet espace protégé est le deuxième plus ancien parc national de la Russie. On retrouve dans ces décharges des blocs de béton, des pneus, des vaporisateurs et des feuilles de mousse. 


Pollution de l’eau – Un ruisseau tout près du nom de Bitha relie les décharges du parc national de Sotchi à la mer Noire. Des produits chimiques et d’autres ordures sont ainsi déversés dans l’eau tuant les poissons et causant des maladies. 

En outre, pour relier l’aéroport aux sites Olympiques, une nouvelle route et une voie ferrée ont été construite tout au long de la rivière Mzymta. Ceci détruit l’écosystème de cette rivière qui est la source d’eau potable de la ville de Sotchi. 

Détournement de fonds – Le coût final d’organisation des JO est presque le double du devis initial. Ce dépassement de coût est attribué à la corruption et aux fraudes.



Des déchets en autocombustion dans le parc national de Sotchi
Des déchets en autocombustion dans le parc national de Sotchi

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